Monday, June 30, 2014

"Demain dès l'aube..."

https://www.youtube.com/watch?v=MLYI5CCpBJg

Victor Hugo
« Demain, dès l'aube... »
Pauca meae : Les contemplations Livre IV
Demain, dès l'aube (1), à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer (2) loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé (3), les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles (4) au loin descendant vers Harfleur (5),
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert (6) et de bruyère (7) en fleur.


(1) Le moment quand le soleil se lève.

(2) Rester « ici »… chez moi.

(3) Plié, regardant vers mes pieds.

(4) Les voiles des bateaux à voile.

(5) Petite ville de Normandie au nord de l’estuaire de la Seine.
 
 
 
 

 




Un bateau à voile descendant la Seine.

 
Un bouquet de houx vert.
 
 
De la bruyère en fleur.
 
Le 4 septembre 1843, Léopoldine meurt tragiquement à Villequier, dans la Seine, noyée avec son mari Charles Vacquerie dans le naufrage de leur barque. Hugo était alors dans les Pyrénées, avec sa maîtresse Juliette Drouet, et il apprend ce drame par les journaux à Rochefort[36].. L'écrivain est terriblement affecté par cette mort, qui lui inspirera plusieurs poèmes des Contemplations – notamment, « Demain, dès l'aube… ». À partir de cette date et jusqu'à son exil, Victor Hugo ne produit plus rien, ni théâtre, ni roman, ni poème. Certains voient dans la mort de Léopoldine et l'échec des Burgraves une raison de sa désaffection pour la création littéraire[37]. D'autres y voient plutôt l'attrait pour la politique, qui lui offre une autre tribune[38].
 
 

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